l'A tente

Il y a quelque chose d'émouvant, toujours, à venir m'appuyer aux chambranles de tes cuisses, juste là, à l'orée parfumée et déchirante de ton embrasure. Ton impatience souvent se fait main sur ma tête et m'entraîne à sa suite, mais je n'ai pas envie ce soir de faire dos rond à tes caprices. Je veux rester encore un instant ici, à la frontière de ton monde, dans cette distance d'insécurité où tu m'inondes...

Tends l'oreille... tu entends?

Plus un bruit.

A peine l'impatience de tes reins sur les draps. A peine le frôlement de ta faim dévorante étendant ses tentacules et déroulant sa spirale comme sur une cuisse ton bas. Et dans ton regard, juste une étincelle, celle de l'insolence des jeunes filles nues qui n'en rougissent plus.

Du bout des lèvres tu m'appelles, me réclames, me presses... tu ne le sais pas, mais pourtant mon silence est déjà en toi, disséquant dans ton ombre les sucs perdus de nos innocences prochaines... Alors je t'en prie, baisses tes yeux sombres et ne prends pas ombrage de mon indolence, tout à l'heure, je te le promets, nos immobilismes de poupées seront par nos gros mots bousculées. Sans pudeur à mon tour je viendrai tutoyer le point de non retour accroché à la marquise charnue de ton ciel noir, y glisser ma langue comme un pied dans l'embrasure de ta porte pour y boire...

Mais avant cela, mon tendre amour, offrons nous le suprême luxe de retenir nos troupes et de nous regarder, seulement, derrière les franges noires de la nuit abattant le jour.

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