Il y a cette main de cuir gantée de noir. Cette main de Femme que j'ignore encore et qui va se refermant sur mon bras.Il y a moi qui ne connais encore que les mains nues de mes soeurs de lait. Les mains à fossettes de l'enfance tranquille, de la féminité balbutiante que je sais domestiquer.Et puis la main de cuir gantée de noir...Elle est posée sur l'étoffe sombre de mon pull. Elle glisse lente, à mon poignet nu s'enroule. De son cuir doux et ferme glisse dans ma paume. Ni froide ni chaude, animal qui m'inspecte.Mes fossettes soudain font le gros dos, regrettant les années pas encore passées qui me toisent de haut. Les doigts de cuir coulent entre mes phalanges. Je n'entends rien mais n'écoute plus que le souffle de ce cuir noir aspirant le cuir blanc de ma peau. L'animal se réchauffe à nos désirs. De nos parfums le sien peu à peu prédomine...Et voilà que je me surprends à rêver cette main araignée et intrépide. A l'imaginer remontant sur mon bras, courant a mes épaules, ma nuque... Ma peau deviendrait docile. Et dans la main de cuir viendrait s'offrir. Parfum de cyprine et de cuir.
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